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LA MÉTHANISATION : des questions, des interrogations

Cet article est une copie du droit de réponse d’Attac 49 suite à un article de septembre 2022 dans le Courrier de l’ouest sur la visite d’élus locaux sur le site de méthanisation de Maulévrier, près de Cholet. Il a été cité dans deux articles du groupe Ouest-France en octobre et novembre 2022.

Nous ne sommes pas encore sortis d’une séquence estivale marquée par la sécheresse et les canicules. Aussi, plus que jamais, il est urgent de séquestrer du carbone dans nos sols et ce n’est pas la technique de la méthanisation qui y pourvoira.


LA MATIÈRE ORGANIQUE : base de la rétention hydrique des sols

Depuis plus de 50 ans, l’agriculture conventionnelle basée sur l’emploi massif d’engrais et de pesticides a progressivement détruit le vivant de nos sols. Les taux de matière organique se sont effondrés et les sols sont devenus pauvres, imperméables et ne retiennent plus l’eau. Les rendements stagnent voire diminuent.


CAPTER DU CARBONE : les rapports successifs du GIEC incite à passer à l’action.
Le processus de méthanisation capte et brûle le carbone des lisiers, fumiers, pailles et autres produits. Ce carbone se transforme en Méthane (CH4) et c’est donc un digestat pauvre en carbone et riche en azote ammoniacal qui ressort du processus. La méthanisation ne résout pas les problèmes d’excédent d’azote et de phosphore qui pollue les nappes phréatiques et les rivières puisque N et P ne sont pas constitutifs du CH4. Les conséquences de tout cela c’est que les taux de matière organique de nos sols diminuent et la méthanisation accentue ce processus. Les sols meurent progressivement. L’azote contenu dans le digestat est soit lessivable (pollution des eaux souterraines) ou soit sous forme très volatile (formation de protoxyde d’azote, un Gaz à effet de serre 300 fois plus élevé que le CO2 sur 100 ans selon les experts du GIEC).


ROLE DE L’AGRICULTURE : alimentaire ou énergétique ?

Une autre question se profile c’est l’utilisation et le développement de cultures énergétiques dédiées à la méthanisation (CIVE). Ces cultures viennent concurrencer les cultures alimentaires. La vocation nourricière de l’agriculture est clairement posée.


DÉGÂTS SUR LES INFRASTRUCTURES ROUTIÈRE SECONDAIRES
Les déplacements générés par une usine de méthanisation contribuent à la détérioration de nos routes secondaires. La méthanisation de Maulévrier va occasionner plus de 3600 rotations annuelles. Les ensembles agricoles mobilisés (camions bennes, tonnes à lisier) de 42 tonnes de poids total en charge, utilisent des routes qui ne sont pas calibrées pour recevoir quotidiennement ces charges. Ces externalités négatives ne sont pas prises en compte dans la gestion d’une méthanisation et sont à la charge des collectivités !


CONCLUSION
La méthanisation conforte un modèle d’agriculture qui va à l’encontre du respect des sols, de la biodiversité et de l’environnement. A l’heure où les scientifiques appellent à une transition écologique de l’agriculture pour limiter le dérèglement climatique, il est urgent de favoriser l’enrichissement des sols en carbone et de limiter la pollution de l’eau. La méthanisation ne répond pas à ces défis.

POUR APPROFONDIR
https://www.alternatives-economiques.fr/marc-dufumier/methanisation
https://reporterre.net/methanisation-un-digestat-bien-indigeste-pour


Gérard BEAUFRETON, Attac 49

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